Pendant mes années de chant à Fribourg et plus tard à Würzburg, mes œuvres pour la voix humaine se sont concentrées sur la composition d'un grand nombre de motets, de chorals et de cantiques liés à la liturgie. Il faut mentionner - et ce n'est pas le moins important - les contacts personnels avec les maîtres de chapelle de la cathédrale Franz Stemmer (Fribourg-en-Brisgau), Franz Fleckenstein et Siegfried Koesler (Würzburg), qui m'ont toujours chargé d'écrire de la musique pour leurs chœurs et de concevoir également de nouveaux chants pour la liturgie.

Bertold Hummel 1998

Biographie

Siegfried Koesler, né en 1937, a étudié la musicologie, l'histoire de l'art, l'archéologie, l'histoire et la direction de chœur à Aix-en-Provence, Fribourg et Tübingen.

Il a ensuite dirigé pendant dix ans le chœur de garçons de Rottweil (Forêt-Noire). Depuis janvier 1971, il est maître de chapelle de la cathédrale de Würzburg. Son changement a coïncidé avec le début du synode quinquennal des diocèses allemands à Würzburg. Il y dirige le chœur de la cathédrale (dames et messieurs), qui existe depuis le début du 19ème siècle, les Domsingknaben, dont le chœur avait été créé 9 ans plus tôt par son prédécesseur Fleckenstein, le chœur de jeunes filles (Mädchenkantorei) et l'orchestre de la cathédrale. Le chœur de jeunes filles a été refondé et mis en place par Koesler en 1971. Durant cette période, plusieurs centaines de chanteuses et de chanteurs ont été formés par lui et encadrés dans les chœurs. La tâche principale des chœurs est l'animation musicale des messes de fête et des messes dominicales du couvent dans la cathédrale, ainsi que deux ou trois représentations d'oratorios par an dans la cathédrale Kilian. D'autres représentations en dehors de la cathédrale suivent, ainsi que des enregistrements sur disque, CD, radio et télévision. Le Brucknerfest, qui revient tous les trois ans, a été créé par Siegfried Koesler avec Bertold Hummel et Erwin Hörn en 1993 et fait depuis partie intégrante de la musique sacrée de concert à Würzburg. Koesler est professeur de grégorien (jusqu'en 2001), de liturgie, de chant liturgique et d'histoire de la musique d'église à la Hochschule für Musik de Würzburg. De 1984 à 1992, il a été président de la Fédération internationale des chorales Pueri Cantores, dont il soutient et contribue au mouvement depuis 1961, d'abord auprès du diocèse de Rottenburg-Stuttgart, puis comme secrétaire, vice-président et président de la fédération allemande. Le point culminant de cette activité antérieure fut la rencontre internationale de chorales de 1970 à Würzburg, avec plus de 5000 chanteurs de 14 pays. Il a été membre du jury des concours choraux d'Athènes, de Nantes et d'Arezzo. Il est associé au festival choral de Lorette depuis 1962, et depuis 1979 en tant que membre de la direction artistique.

Koesler a reçu le prix culturel de la ville de Würzburg en 1986, le prix européen "Cesare d'oro" (Padoue) en 1993, la Croix fédérale du mérite de la République fédérale d'Allemagne en 1997 et l'Ordre de Grégoire du Vatican en 1998.

Publications de Siegried Koesler (sélection) :

"Aufbau, Erziehung und Gottesdienstlicher Einsatz eines Jugendchor", dans : Kirchenmusik - eine geistig-geistliche Disziplin. Conférences invitées au département de musique d'église catholique du conservatoire national de musique de Stuttgart 5, Stuttgart 1980.

"Die kirchliche Musik an der bischöflichen Cathedrale zu Würzburg / Eine Stellungnahme von 1882", in : Glaube und Gemeinschaft (FS P.-W. Scheele), éd. par K. HILLENBRAND - H. NIEDERSCHLAG, Würzburg 2000.

"Kirchenmusikalische Aspekte der Kathedralliturgie", dans : Brückenschlag (FS W. Bretschneider), éd. par ST. KLÖCKNER - M. KREUELS - G. MASSENKEIL, Regensburg 2001.

"Johannes Georg Meuerer (1871-1955) - Ein Spät-Cäcilianer", in : Organista et homo doctus (FS R. Walter), éd. par A. REICHLING, Sankt Augustin 2008.

"Der Dirigent Karl Muck (1859-1940)", dans : Mainfränkisches Jahrbuch für Geschichte und Kunst 61/2009, Würzburg 2009.

"Die Würzburger Dommusik in den ersten zwei Dritteln des 20. Jahrhunderts", dans : Kirchenmusik in der Diözese Würzburg - Studien und Quellen vom 16. bis ins 20. Jahrhundert (Quellen und Forschungen des Bistums und des Hochstifts Würzburg 64), éd. par D. KIRSCH - U. KONRAD, Würzburg 2010.

Œuvres de Bertold Hummel créées sous la direction de Siegfried Koesler :

op. 57b DANKHYMNUS (Nous te disons merci).
Première par les Domsingknaben de Würzburg le 22.06.1975

op. 90 DER SCHREIN DER MÄRTYRER (La pierre des martyrs)
Première par le chœur de la cathédrale de Würzburg, les Domsingknaben, la chorale de jeunes filles,
solistes, trois organistes, ensemble de percussions, orchestre de la cathédrale le
14.07.1989 (jubilé de Kilian)

op. 97d VENI CREATOR SPIRITUS
Première par les Domsingknaben de Würzburg le 07.06.1992

op. 97e1 GEGRÜSSET SEIST DU MARIA (Bienvenu à toi, Marie)
création par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 16.05.1994

op. 97e2 AVE MARIA
Création par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 20.05.2001

op. 98b MISSA LAUDATE PUERI
Première exécution de la première version par les Domsingknaben de Lyon et Würzburg
(Favoritchor) et les quelque 4 900 Pueri Cantores lors de leur
Rencontre internationale de chorales dans la cathédrale de Salzbourg le 14.07.1996
Première de la deuxième version par le chœur de la cathédrale de Würzburg, les Domsingknaben
et vents dans la cathédrale de Würzburg le 08.07.2002
Première du Kyrie de la deuxième version le 14.08.2002 (Requiem pour Bertold
Hummel)

op.103h CHRISTUS HERI
Première par le chœur de la cathédrale de Würzburg avec orgue le 22.06.2000

Œuvres sans numéro d'opus :

HERR UNSER GOTT
Première par les Domsingknaben de Würzburg le 16.07.1972

EHRE SEI GOTT (Gloria allemand)
Première par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 23.07.1972

LOBE DEN HERRN MEINE SEELE (Action de grâce)
Première par les Domsingknaben de Würzburg le 26.07.1981

ALLÉLUIA AVEC VERSETS (GL 811)
Création par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 30.01.1983 (1.verset), 06.11.1983
(2.verset) et le 30.09.1984 (3.verset)

PAS SEULEMENT DU PAIN
Première par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 20.02.1983 (1er dimanche de Carême)

LOUEZ LE SEIGNEUR
création par les Domsingknaben de Würzburg le 18.11.1984

QUE TES ŒUVRES SONT NOMBREUSES, SEIGNEUR
création par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 24.11.1985

AUF LASST UNS JUBELN (Coda sur GL 525)
Première par les Domsingknaben de Würzburg le 27.10.1991

WERDET WACH ERHEBET EUCH (Coda sur GL 117,2)
Création par les Domsingknaben de Würzburg le 29.11.1992(1er Avent)

HALLELUJA (Coda pour voix égales sur GL 530,7 ; 530,8 ou 531,2)
Première par la chorale de jeunes filles de la cathédrale de Würzburg le 07.05.1995.

NOUS TE SALUONS O JESUSKIND
UA par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 26.12.1999

JE LOUERAI L'ETERNEL EN TOUT TEMPS
UA par le chœur de la cathédrale de Würzburg le 08.07.2002 (Kiliansfest)

Sous la direction de Siegfried Koesler, les chœurs de la cathédrale de Würzburg ont aussi régulièrement chanté des compositions de psaumes tirées du Nouveau Livre de Psaumes de la maison d'édition Christophorus (avant 1970), des mouvements de chants pour voix égales tirés des collections de la maison d'édition Bonifacius (1976 et suivantes) ou des œuvres plus vastes comme la Missa brevis op.5 pour chœur et instruments à vent (pour la première fois le 24.11.1985), la Missa Cantabo Domino op.16 pour chœur mixte (première fois le 28.03.1971), la Missa brevis op.18c pour voix égales et orgue (première fois le 02.11.1975), la Messe de Würzburg op.31b (Kiliansfest 1971), "Stille Nacht" (concert de Noël 1980) ou "O du fröhliche" (concert de Noël 1991), dont la création a été confiée à d'autres personnes.

Compilation : Siegfried Koesler, novembre 2004

 

Siegfried Koesler
Bertold Hummel en tant que violoncelliste de l'Orchestre de la cathédrale de Würzburg

La participation la plus importante et la plus fréquente de Bertold Hummel et de sa femme Inken (violon) à la musique de la cathédrale de Würzburg a eu lieu lors des offices religieux de la cathédrale. Déjà sous la direction du maître de chapelle Fleckenstein (à partir de 1966) et jusqu'à la dernière année de sa vie (2002), lui et sa femme étaient présents à presque tous les offices lorsque l'orchestre était requis, ce qui était surtout le cas à Pâques, à la Pentecôte, à la fête de Mozart et à Noël, mais aussi à d'autres occasions. Un répertoire de plus de 30 messes s'est ainsi constitué, dont dix de Mozart et huit de Haydn, mais aussi quatre messes de Schubert, la Messe en ut majeur de Beethoven, la Messe en ré mineur de Bruckner, la Messe du Couronnement hongrois de Liszt, la Messe de la Sainte-Cécile de Gounod et la Messe en ré majeur de Dvorak.

Les concerts de la cathédrale, au nombre d'un ou deux par an, constituaient un autre champ d'activité de Bertold Hummel et de son épouse, qu'il s'agissait pour le compositeur de commander, à quelques exceptions près, de 1971 à son 70e anniversaire (1995). On peut citer ici en particulier sa participation en tant que soliste aux récitatifs des évangélistes dans l'Oratorio de Noël, la Passion selon saint Jean et la Passion selon saint Matthieu de Bach, ainsi que dans la Création de Haydn. A ces concerts se sont ajoutés des festivités, des concerts d'orchestre, des enregistrements radiophoniques et discographiques.

Bertold et Inken Hummel se sont rendus 16 fois à l'étranger avec les chœurs de la musique de la cathédrale, une fois en Suisse, deux fois en France et 13 fois en Italie, dont sept fois au seul festival choral de Loreto près d'Ancône. Ils ont participé trois fois à des voyages de la chorale de la cathédrale sans orchestre en tant qu'invités, en 1995 en Israël, en 1998 à Rome et en 2000 en Irlande. Voici la liste des voyages avec orchestre (les lieux de concert sont indiqués en gras, les solistes sont toujours présents) :
Avril 1974 : Loreto avec les Domsingknaben (Vivaldi : Magnificat, Pergolesi : Stabat mater, Mozart : Litanies lauretanes KV 195).
Avril 1977 : Vérone, Lorette, Venise avec les Domsingknaben (Haydn : Salve regina, Mozart : Requiem), Macerata avec l'orchestre de la cathédrale (œuvres de Pachelbel, Marcello, Telemann et Mozart). Membre honoraire de l'"Ordre des Gnocchi" de Vérone.
Avril 1980 : Lecco, Loreto, Vicenza avec les Domsingknaben (Haendel : Messias). Panne de courant temporaire et poursuite de la musique à la lumière des bougies lors du concert à Loreto.
Avril 1981 : Erba, Lecco avec les Domsingknaben (Monteverdi : Psalmen, Mozart : Requiem).
Avril 1982 : Lecco, Loreto, Darfo Boario Terme avec les Domsingknaben (Mozart : Messe du Couronnement, Te Deum, Litanie Lauretanienne KV 109 et autres).
Octobre 1982 : Ebersmunster en Alsace avec le chœur de la cathédrale (Haydn : Messe de Nicolaï, Messe de Thérèse, Te Deum).
Novembre 1982 : Einsiedeln en Suisse avec le chœur de la cathédrale (Haydn : La Création), concert de bienfaisance pour la restauration de la basilique.
Juin 1984 : Lecco, Erba, Venise avec la chorale de jeunes filles (Michael Haydn : Vêpres, Pasquale Anfossi : Il Sedicia).
Avril 1985 : Lecco, Loreto, Malo près de Vicence avec le chœur de la cathédrale et une partie des Domsingknaben et de la chorale de filles (Verdi : Requiem). Accueil du pape Jean-Paul II à la réunion de la Conférence épiscopale italienne. Conférence épiscopale.
Mai 1986 : Caen, Amiens avec le chœur de la cathédrale (Haydn : Harmoniemesse, concert d'orgue, Te Deum).
Mai 1987 : Lecco, Mariano près de Milan avec le chœur de la cathédrale (Haendel : Israël en Égypte).
Avril 1990 : Udine, Loreto, Darfo Boario Terme avec les Domsingknaben (Haendel : Le Messie).
Septembre 1990 : Bergame, Vicence avec les Domsingknaben (Vivaldi : Magnificat, Platti : Messe en la majeur et Requiem, Hasse : Te Deum).
Janvier1993 : Lecco, Clusone avec les Domsingknaben (Bach : Oratorio de Noël 4-6).
Avril 1993 : Lecco, Loreto, Udine avec le chœur de la cathédrale (Beethoven : Messe en do majeur, Bruckner : Te Deum).
Avril 1996 : Udine avec les garçons de la cathédrale (Zelenka : Litanie lauretane et trois psaumes, Platti : Messe en la majeur et Stabat mater (fragment), Hasse Te Deum).

(compilation novembre 2010)

Bertold Hummel
Le programme particulier de la musique de la cathédrale de Würzburg 1971-2002

Le maître de chapelle de la cathédrale Siegfried Koesler, nommé le 01.01.1971, a hérité de son prédécesseur méritant, Mgr Franz Fleckenstein, la devise : "Louer Dieu, c'est notre office". Il fit de l'exigence biblique répétée "Chantez au Seigneur un cantique nouveau" (PS. 33,3 ; 40,4 ; 96,1 ; 98,1 ; 144,9 ; 149,1 ; Is 42,10 ; Apocalypse 5,9 ; 14,3) ainsi que des instructions du Concile Vatican II sur la liturgie le point de départ et le fondement de son activité. Le psaume 150, clé de voûte de tout le recueil de psaumes, signale que "le sens du monde s'accomplit dans la louange de Dieu" : "Que tout ce qui respire loue le Seigneur". Les forces créatrices de l'Occident ont entendu cet appel à travers les siècles jusqu'à nos jours et l'ont pris au sérieux. Cela se traduit par d'innombrables chefs-d'œuvre de toutes sortes - du chant grégorien à la première floraison de la polyphonie, en passant par Palestrina, Schütz, Bach, Haendel, le classicisme viennois, le romantisme et les maîtres du 20e siècle. Sous la direction de Siegfried Koesler, le chœur de la cathédrale de Würzburg, le chœur de garçons et la chorale de filles fondée en 1971 ont cultivé de manière exemplaire le répertoire standard habituel des grands chœurs d'église - à cet égard, par exemple, 11 messes de W.A. Mozart (1756-1791) à lui seul, dont la grande Messe en ut mineur, le Requiem et d'autres œuvres (litanies, etc.) ont été jouées à plusieurs reprises. L'œuvre d'Anton Bruckner (1824-1896), dont toutes les œuvres importantes de musique d'église sont depuis longtemps au répertoire de Würzburg, fait l'objet d'une attention particulière dans le cadre du Würzburger Bruckner-Fest, qui a lieu tous les trois ans depuis 1993 et dont la direction artistique et organisationnelle est entre autres entre les mains de Siegfried Koesler. Des compositions oratoires et liturgiques de Franz Liszt (1811-1886), Hector Berlioz (1803-1869) et Josef Rheinberger (1838-1901) ont également été régulièrement intégrées dans les programmes de la musique de la cathédrale. Les grandes œuvres du 20e siècle comme "Les Apôtres" d'Edward Elgar, "Le Livre aux sept sceaux" de Franz Schmidt, "Te Deum" de Zoltän Kodäly, "Le Roi David" d'Arthur Honegger, "War Requiem" de Benjamin Britten ou "Requiem" d'Andrew Lloyd Webber ont également trouvé une place de choix dans la cathédrale de Würzburg. Par ailleurs, le programme comprend de nombreuses petites œuvres du 20e siècle de J. N. David, J. Alain, J. van Nuffel, 0. Dunkelberg ou P. Eben.

La particularité de la programmation de Siegfried Koesler dans la cathédrale de Würzburg est la prise en compte de compositeurs liés à Würzburg ou à lui-même, dans le passé et le présent. Tout d'abord, un regard sur le passé : dès le premier disque en 1975, outre les compositeurs Heinrich Pfendtner (organiste de la cour de Würzburg jusqu'en 1630) et Philipp Friedrich Buchner (maître de chapelle de la cour de Würzburg jusqu'en 1669), l'intérêt s'est porté sur Valentin Rathgeber (1682-1750), futur moine bénédictin de Banzer, originaire de la Rhön et formé à Würzburg. Cinq messes et d'autres œuvres de lui font partie du répertoire des chœurs de la cathédrale, des œuvres qui sont toujours jouées, notamment la grande "Messe des Apôtres", diffusée en 1988 par la radio bavaroise, ou la "Messe des Martyrs", chantée pour la première fois à l'époque moderne lors du symposium Rathgeber de 2000 à Obereisbach, son lieu de naissance.
Giovanni Benedetto Platti (1897-1763), dont Siegfried Koesler s'occupe, vécut quelques années plus tard que Rathgeber. Platti arriva en 1722 à Würzburg, probablement de Venise, dans le cadre du recrutement de musiciens italiens, et y resta en tant que membre de la chapelle de la cour. Les partitions musicales qui se trouvaient à Würzburg ont été brûlées, mais on trouve quelques œuvres à Wiesentheid, dont Siegfried Koesler a fait copier et interpréter une messe et le Requiem, ces deux œuvres ayant également été jouées plusieurs fois en Italie.

Les compositeurs de l'époque de Mozart, Beethoven et Schubert mentionnés ci-dessous nous sont connus et facilement accessibles grâce au regroupement, ces dernières années, des fonds de partitions des paroisses aux archives diocésaines de Würzburg :

Siegfried Koesler a ainsi ajouté au répertoire une messe du chanoine de Heidenfeld Josef Krafft (1750-1812), ainsi qu'une grande messe et un "hymne de Noël" de Franz Xaver Sterkel (né en 1750 à Würzburg, plus tard maître de chapelle de la cour de Mayence, une célébrité en tant que virtuose du piano et connu de Mozart et Beethoven, mort en 1817 à Würzburg) ; une "Messe pour la paix" de Stephan Hammel (1756-1830, né à Gissigheim près de Tauberbischofsheim, moine bénédictin de St. Stephan à Würzburg, apprécié comme organiste et chanteur par le prince-évêque, puis curé à Veitshöchheim) ; une "Missa solemnis" de Friedrich Witt (1770-1836, dernier maître de chapelle de la cour de Würzburg, connu pour ses neuf symphonies imprimées à Francfort, dont l'une est restée jusqu'au 20e siècle. siècle, la "symphonie d'Iéna" a été considérée comme une œuvre de Beethoven) ; enfin, une messe solennelle et un "Salve regina" de Georg Friedrich Keller (1806-1849, né à Würzburg-Unterdürrbach, maître de chapelle à Saint-Pétersbourg puis organiste de la cathédrale de Würzburg). Ils sont rejoints par le compositeur le plus connu né à Würzburg, Georg Joseph "Abbe" Vogler (1749-1814, maître de chapelle à la cour de Munich, Stockholm et finalement à Darmstadt, grand inspirateur de son temps notamment dans le domaine de l'harmonie et de la facture d'orgue, professeur de C.M. von Weber), dont le "Kilianslied" à huit voix figure depuis longtemps au programme de la musique de la cathédrale et dont l'"Hossianna", encore populaire en Suède, est chanté ici dans une traduction. Siegfried Koesler a fait écrire les messes mentionnées, toutes composées pour chœur, solistes et orchestre, à l'aide du programme informatique de la musique de la cathédrale et les a exécutées à plusieurs reprises lors de la messe.

Concernant le présent : de son ancienne période à Rottweil, Siegfried Koesler a ramené à Würzburg des œuvres de deux compositeurs, écrites pour lui et ses chanteurs : Corbinian Gindele (1901-1986, moine bénédictin, élève de Hindemith, organiste de longue date de l'abbaye de Beuron) a composé des psaumes, des chants et le motet "Gott spricht zu Moses" (Dieu parle à Moïse), et Karl Michael Komma (né en 1933) a composé des chants de Noël. 1913, professeur au conservatoire de Stuttgart), la "Séquence de Pentecôte", un "Ordinaire allemand" et la "Passion selon saint Matthieu" d'une demi-heure, que le chœur de garçons chantait lors de la liturgie des Rameaux des années Matthieu (tous les trois ans) ainsi que lors de concerts.

D'autres compositeurs en dehors de Würzburg ont écrit pour Siegfried Koesler ou ont été incités par lui à composer :
Virgilio Mortari (1902-1993, dernier professeur du conservatoire de Rome), dont la "Missa pro pace" a résonné à Würzburg, à la suite de quoi il a écrit pour la chorale de jeunes filles la "Marientrauer", une pièce de 15 minutes pour soli, chœur à voix égales et orchestre, qui a été jouée plusieurs fois. Augustinus Franz Kropfreiter (né en 1936, organiste à l'orgue Bruckner de St. Florian/Haute-Autriche), est représenté à Würzburg par la "Missa choralis", la Missa "Pueri Cantores", la "Grazer Messe" (les deux dernières ayant été co-inspirées par Siegfried Koesler) et la Missa "O crux ave", qui a été créée en 2000 par les Domsingknaben.

Wolfram Menschick (né en 1937, maître de chapelle de la cathédrale d'Eichstätt), a écrit, à la demande de Siegfried Koesler, vice-président et président de l'association mondiale des Pueri Cantores depuis 1970 et pendant de nombreuses années, l'un des chefs d'orchestre des grandes rencontres chorales de cette association, une Missa "Pueri Cantores" pour la rencontre chorale internationale de Rome en 1987. Elle fait depuis partie du répertoire de la musique de la cathédrale, tout comme la "Missa parochialis" et la "Missa de angelis" de Menschick, ses Vêpres et différents motets. Il convient également de mentionner Kees Bornewasser (organiste aux Pays-Bas), qui a écrit la Missa "Laudate pueri" pour la rencontre chorale internationale des Pueri Cantores à Maastricht en 1990, et qui est depuis lors en usage dans la musique de la cathédrale. Enfin, il convient de mentionner Peter Planyavsky (né en 1947, organiste de la cathédrale de Vienne). Il a été l'un des compositeurs de la "Missa nova", qui a été créée par les Domsingknaben à l'occasion de la rencontre chorale internationale de Salzbourg en 1996. Il est connu de la chorale de jeunes filles pour son "Salve regina". Le programme de la musique de la cathédrale comporte en permanence des prolongements à plusieurs voix ("codas") des psaumes d'entrée et de l'Alléluia, des mises en musique de psaumes et de Magnificat ainsi que des mouvements de chants.

En outre, des compositions de l'organiste de la cathédrale de Würzburg Paul Damjakob (né en 1939) sont utilisées, ainsi que des œuvres d'anciens collaborateurs de Siegfried Koesler : Karl-Ludwig Hecht (né en 1945, directeur de l'école de musique d'église et du chœur de garçons de Berlin) ; Franz-Josef Stoiber (né en 1945, directeur de l'école de musique d'église et du chœur de garçons de Berlin). 1959, organiste de la cathédrale de Ratisbonne) ; Wolfgang Schneider (né en 1968, musicien d'église à Munich/Haidhausen), Andreas Unterguggenberger (né en 1969, chantre de l'abbaye d'Aschaffenburg) ; Hans Schnieders (né en 1970, professeur d'orgue à l'université d'Aix-la-Chapelle) et Johannes Maria Strauss (né en 1972, musicien d'église à Meerbusch près de Düsseldorf).

Ce sont surtout les auteurs suivants qui ont composé des codas, des chants, des motets, des messes et des œuvres de grande envergure pour les chœurs de la cathédrale, auxquels on a toujours eu recours dans le programme liturgique et de concert de la musique de la cathédrale : Tout d'abord Otmar Faulstich (né en 1938, de 1964 à 1983 à la cathédrale de Würzburg, depuis lors professeur de composition musicale à l'école supérieure de musique sacrée de Regensburg), qui avait déjà écrit son ordinaire latin pour la rencontre chorale de Würzburg en 1970 ; puis Andreas Boitz (né en 1974 à la cathédrale de Würzburg, depuis lors professeur de composition musicale à l'école supérieure de musique sacrée de Regensburg). 1964, de 1989 à 1993 à la cathédrale de Würzburg et depuis lors cantor régional à Darmstadt), qui a composé "Puer natus in Jerusalem" pour les rencontres des Pueri Cantores à Rome en 1993 et "Christus vincit" pour la rencontre de Mayence en 2001, ainsi que la Missa "Regina caeli" et la mise en musique en plusieurs chœurs "Veni creator". Enfin, il convient de mentionner la collaboration de plusieurs années avec l'auteur de ces lignes, Bertold Hummel (né en 1925, professeur de composition et président du conservatoire de musique de Würzburg, père de six fils qui ont tous chanté avec les Domsingknaben, et membre de longue date de l'orchestre de la cathédrale avec son épouse). Cette collaboration atteint son apogée dans l'oratorio "Der Schrein der Märtyrer", d'une durée de près de deux heures, pour solos, chœurs, trois orgues, ensemble de percussions et grand orchestre (créé en 1989, rejoué depuis en 1992 et 2000). Cette œuvre, ainsi que trois messes et motets, et de la musique d'orgue, sont documentés sur CD, son "Ave Maria" est dédié à Siegfried Koesler.

De cet aperçu - bien que lacunaire - du programme particulier de la musique de la cathédrale de Würzburg, on peut aisément déduire, avec bonheur, que Siegfried Koesler a largement répondu à la devise de son prédécesseur Franz Fleckenstein et à ses propres objectifs, avec une ardeur au travail et un enthousiasme infatigables. J'associe à mes remerciements personnels pour cette collaboration amicale et artistique de plus de 30 ans mes meilleurs vœux pour de nombreuses années de tranquillité, de santé et d'imagination. Je terminerai par une phrase du cardinal Joseph Ratzinger qui, comme chacun sait, est particulièrement attaché à Musica Sacra. Il écrit : "L'art que l'Église a produit est, avec les saints qui ont grandi en elle, la seule véritable apologie qu'elle ait à présenter de son histoire". L'Église doit rester exigeante, elle doit mener la bataille de la "spiritualisation", sans laquelle elle deviendrait un "premier cercle de l'enfer". C'est pourquoi la question de "ce qui convient" doit toujours être aussi la question de "ce qui est digne" et le défi de chercher ce "digne".

Le professeur Bertold Hummel a travaillé comme compositeur à Würzburg, il a été président du conservatoire de musique de Würzburg et y a enseigné comme professeur de composition. L'auteur est décédé pendant l'impression de ce volume, le 9 août 2002.

(extrait de : Dommusik Würzburg - Eine Festgabe zu Ehren von Professor Siegried Koesler, Domkapellmeister zu Würzburg 1971-2002, édité par Hans-Georg Ziebertz, Theobald Stangl et Johannes Windmeißer pour la Dommusikverein Würzburg, ISBN 3-00-010031-8)