Divertimento Capriccioso pour clavecin and orchestre de chambre (op. 15, 1958)
I. Concerto, II. Sérénade, III. Capriccio
Clavecin et orchestre de chambre (1.1.2.1 - 1.1.0.0 - Schlgz., Hrf., Cembalo, Streicher)
Durée: 16 minutes
N. Simrock Hamburg-London (Boosey & Hawkes) (matériel de prêt)
Cette pièce en trois mouvements, facile à retenir, rappelle quelque peu Benjamin Britten dans la fusion de thèmes et de figurations anciens avec des nouveautés dans l'image auditive. Grâce à une orchestration intéressante - des effets inhabituels avec la harpe - Hummel veille toujours à ce que le clavecin ne soit pas relégué à l'arrière-plan en tant qu'instrument de continuo.
Cette œuvre amusante et capricieuse, à laquelle l'harmonie entre le clavecin et l'orchestre habilement constitué donne son charme particulier en raison de l'opposition occasionnelle de la valeur sonore et du style, a été refaite avec un plaisir palpable et une bonne sensibilité.
La dernière musique du soir dans la Gartensaal de la Residenz avait, comme les autres, une pointe de modernité ; elle présentait en première mondiale une œuvre d'un compositeur de Würzburg, le Divertimento capriccioso pour clavecin et orchestre de Bertold Hummel, professeur de composition au Conservatoire national de musique de Bavière, une pièce qui donnait à la soirée quelque chose de joyeux, d'enjoué, d'éveillé.
Hummel a le talent d'utiliser d'une main légère les moyens stylistiques de notre tente. Il prend les instruments par leurs couleurs caractéristiques, mais aussi par leurs couleurs frappantes et surprenantes, et il les joue les uns contre les autres de manière à créer de jolis contrastes, parfois même amusants. Ici, il donne à sa musique le plaisir d'être un peu burlesque, un peu coquette, et d'osciller entre les époques ! Il avait choisi un "modèle" baroque, des motifs de Pergolèse virevoltent à travers cette musique, où ils se voient exposés, pour ainsi dire de tous côtés, à l'habileté contemporaine ; celle-ci tourne et retourne l'élégant vieux maître selon son humeur et sa ruse, selon son audacieux bon vouloir, et elle est ainsi très agréable non seulement à elle-même, mais aussi à celui qui l'écoute. Dès le premier mouvement, le concerto, les cuivres soufflent comme s'il s'agissait d'une marche, les percussions les rejoignent rapidement et ne sont pas moins capables de parler paresseusement, le tambour est prêt à faire un tourbillon aussi sûr de lui que de l'effet qu'il produit. Les instruments s'agitent différemment dans la Serenata, ils se mettent ici un peu en suspension, le rythme a changé, on s'adresse l'un à l'autre plus tranquillement, mais de manière à rester pleinement conscient de l'humour : Il prend alors tout son sens dans le Capriccio, le mouvement final.
Dans ce tour, le clavecin a la première voix et il en fait un usage souverain. Souvent, selon la coutume baroque, il lie l'ensemble des voix en un tout, même lorsqu'il est le porte-parole, mais encore plus lorsqu'il insiste parce que les autres instruments ne veulent s'appliquer qu'à eux-mêmes le droit d'être soliste. Il fait alors semblant de n'être qu'une voix d'accompagnement et laisse le discours et les échanges de ce débat musical se dérouler sur son dos.
Pour le claveciniste, il s'agit donc avant tout de savoir parer ; sa réaction doit être précise, son jeu d'une extrême fluidité, un tempérament agile est alors nécessaire.
Otto Strodel
Einzelinstrument Instrumentalwerk Klavier und Cembalo Opus-Werkverzeichnis Soloinstrument mit Kammerorchester
Le claveciniste Fritz Neumeyer, dont j'ai fait partie pendant des années en tant que continuiste (violoncelle) dans son ensemble baroque, m'a incité à composer le Divertimento Capriccioso pour clavecin et orchestre de chambre .
Il avait en tête une musique divertissante dans un style quasi baroque, mais avec un habillage moderne. J'ai donc cherché une "matière première" et l'ai trouvée dans un opéra de G.B. Pergolesi , "Il Flaminio", qui n'était pas encore édité à l'époque (1950). Finalement, j'ai composé un concertino pour clavecin et orchestre de chambre.
Quelques séquences sonores marquantes de Pergolesi ont fourni le matériel de base pour le premier mouvement Concerto, qui se présente de manière burschique et optimiste avec de légères altérations harmoniques.
Dans le deuxième mouvement Serenata , une mélodie en 6/8 est au premier plan ; une figure ostinato un peu plus mouvementée détermine la partie centrale ; la forme en trois parties est obtenue par la reprise de la mélodie en 6/8 avec quelques variantes.
Des entrelacements rythmiques animent le troisième mouvement Capriccio et lui confèrent quelque chose de dansant. Outre le matériau thématique, la référence à la figuration baroque joue un rôle particulier.
Dans l'ensemble, une orchestration économe devait tenir compte du volume de l'instrument soliste.
Bertold Hummel
Mon Divertimento Capriccioso doit sa genèse à un voyage de concerts que j'ai effectué en Italie en 1954. Dans la bibliothèque de Naples, j'ai trouvé le manuscrit d'un opéra inédit de Pergolesi, "Il Flaminio". J'ai noté quelques thèmes qui me parlaient particulièrement et j'ai écrit mon Divertimento pendant le voyage, en transformant quasiment les thèmes oubliés en une composition autonome en trois mouvements pour clavecin et orchestre à travers les lunettes de notre siècle. L'œuvre jouit d'une grande popularité, notamment aux États-Unis, car les contributions à cette littérature (clavecin et orchestre) ne sont pas très nombreuses.
Bertold Hummel