Invocationes pour saxophone soprano en si bémol et orgue (op. 68b, 1978)
I. De profundis, II. In te domine speravi, III. Non confundar in aeternum
saxophone soprano en si bémol, orgue
Durée: 22 minutes
Andrzej Rzymkowski | Robert Brodacki
Schott Musik International ED 6814 ISMN 979-0-001-07227-4
Saxophone Soprano Voix ED 6814-01 ISMN 979-0-001-11489-9
"De profundis", la première des trois "Invocationes" (invocations), est basée sur le choral "Aus tief Not schrei' ich zu dir" (d'après le psaume "Aus der Tiefe, ich, Herr, zu dir"). L'introduction à l'orgue exprime le "De profundis" ("des profondeurs") en descendant deux fois du si bémol vers le la et un point d'orgue sur le mi comme trille à la pédale. Après des répétitions de notes qui s'accélèrent à la manière d'une fanfare, l'instrument soliste entonne un motif formé à partir du début de la mélodie du choral et le laisse résonner en écho, pour le poursuivre ensuite librement à la manière d'une cadence. Après que la partie d'orgue se soit elle aussi intensifiée jusqu'à des passages de plus en plus virtuoses, le saxophone interprète la mélodie complète du choral (en déclamation libre), la laisse s'achever très calmement en répétant deux fois les trois notes finales, puis entame avec l'orgue une grande montée finale qui culmine dans un triple forte avec un trémolo brillant (flatterzunge du saxophone).
Les deux "Invocationes" suivantes sont basées sur les deux mouvements finaux du Te Deum. "In te Domine speravi" ( "En toi, Seigneur, j'ai espéré") commence par une récitation en fa dièse par l'instrument soliste, conformément au texte. Après sa répétition en écho, le thème de huit notes (qui est en quelque sorte une mise en musique du texte) est introduit de manière espressive, puis il est développé et - symbolisant musicalement la montée de l'espoir - de plus en plus accentué, jusqu'à ce que le point culminant en fff amène la récitation en mi, après quoi l'invocatio avec le thème et la récitation s'évanouit peu à peu comme dans le néant.
"Non confundar in aeternum" ("Je ne serai pas confondu dans l'éternité") s'ouvre sur le thème, forte et en demi-notes, par le seul instrument soliste. L'orgue apporte ensuite une figure ostinato au clavier et une autre à la pédale. L'invocatio débouche sur une cadence à grande échelle qui s'éteint en écho. On entend alors à nouveau le motif "De profundis", à l'appel à l'aide duquel répond, dans une certitude de foi inébranlable (accompagnement ostinato !), le "Non confundar in aeternum" , qui s'éteint ensuite progressivement dans un triple piano.
L'œuvre a été composée dans sa version originale pour trompette et orgue en 1978 en tant que commande pour la consécration du concert d'orgue à la cathédrale de Fribourg et a été créée le 5 septembre de la même année à l'occasion du Katholikentag. Sur la suggestion du saxophoniste canadien Normand DesChênes, j'en ai écrit l'adaptation pour saxophone et orgue en 1995.
Bertold Hummel