Fresques 70 pour quatuor de percussions (op. 38, 1970)
I. Introduction, II. Contrepoint, III. Rubato, IV. Polymétrie, V. Conclusion finale
Quatuor de percussions
Durée: 12 minutes
Ensemble de percussions du Bayerisches Staatskonservatorium Würzburg / Siegfried Fink
N. Simrock Hambourg-Londres (Boosey & Hawkes)
Partition : ISMN M-2211-0737-4
Parties : ISMN M-2211-0738-1
Singulier par la richesse de ses couleurs et de ses rythmes, le cycle "Fresques 70" de Hummel a tenu la vedette de ces 90 minutes. Comparable à une somme de musique de percussion contemporaine, le plaisir de l'expérimentation et la satisfaction du son vont ici de pair, les tâches des joueurs vont crescendo jusqu'à une collaboration orchestrale, un enthousiasme qui échappe habituellement à l'avant-garde en raison de son acharnement souffle dans l'église.
Les Fresques 70 se révèlent être une musique de jeu compréhensible, d'une sonorité superbe et d'une conception variée. En se limitant sagement à des formes concises et claires, le compositeur tire des couleurs et des possibilités de dessin du grand arsenal de percussions. L'introduction parsemée d'épisodes imitatifs et ouverte par des "colonnes d'accords", les détonations linéairement légitimées du contrepoint, les moments magiques et expressifs du rubato, les développements pittoresques de la polymétrie et les contrastes de la conclusion issus des personnages instrumentaux recèlent, outre des exigences techniques élevées, des effets brillants dont les quatre acteurs Amthor, Ort, Römer et Schneider ont joué avec une sûreté onirique de la ponctuation et de l'interaction.
La sensualité ressort effectivement "al fresco" dans les "Fresques 70" de Bertold Hummel.
Hummel parvient ici de manière étonnante à transposer les modes de jeu et d'expression de la musique de chambre à l'instrumentarium de percussion et à créer des pièces pointues et riches en couleurs qui émergent du trille xylophone-vibraphone.
Hummel présente dans ses "Fresques 70" les principaux matériaux sonores de la percussion dans l'ordre et ensemble à la fin ; une œuvre scolaire dans le meilleur sens du terme, surtout pour l'auditeur, qui a été jouée de manière brillante et percutante dans le dernier mouvement, enrichi de cadences de solistes virtuoses.
Les "Fresques 70" de Bertold Hummel pour quatuor de percussions étaient caractérisées par une gamme dynamique extrêmement large, avec de nombreux trilles, glissandi et des contrastes de volume extrêmement étendus, notamment dans la partie finale intitulée"Konklusion", aux accents orientaux.
Dans l'esthétique sonore singulière de cette œuvre en cinq mouvements, le quatuor a réalisé avec talent des mélanges de sons clairement et logiquement articulés, qui ont connu une synthèse grandiose dans le dernier mouvement. Les mélanges de sons pouvaient déjà être considérés comme des mélodies sonores, et la polythythmie exigeante s'est développée en un contrepoint rythmique.
Liste de littérature du Conseil allemand de la musique pour le concours "Jugend musiziert" : degré de difficulté 4/ difficile (niveau moyen II)
Cette œuvre, créée en 1970, tente de transposer la pensée de la musique de chambre à un ensemble d'instruments de percussion. Chacun des quatre instrumentistes joue d'un maillet, d'un nombre limité d'instruments à peaux et d'idiophones en bois et en métal sélectionnés et coordonnés.
Dans le premier mouvement (Introduction), on entend uniquement des maillets : vibraphone, marimba, xylophone et glockenspiel. Chacun des quatre instruments a la possibilité de se présenter.
Dans le deuxième mouvement (contrepoint), seuls les instruments à peaux sont présentés dans un premier temps. Dans la partie centrale, des idiophones en bois font leur apparition. A l'unisson, on entend d'abord le canon à quatre voix qui suit et qui débouche sur un point d'orgue. Une brève reprise des instruments à peaux - interrompue par la tête du thème du canon - conclut le mouvement.
Dans le rubato (3e mouvement), des diophones métalliques s'ajoutent pour la première fois aux maillets et aux idiophones de bois. Des surfaces sonores et des resserrements de motifs courts déterminent ce mouvement.
Dans la polymétrie (4e mouvement), trois modèles rythmiques structurés de manière différente sont superposés (diphones à peau, à bois et à métal) et conduits de manière dynamiquement opposée. Au-dessus se trouve un solo de vibraphone avec une tendance à l'augmentation. Arrivé au point culminant, le solo s'interrompt, le "back-ground" polymétrique se dissout et s'évapore.
Le cinquième mouvement (finale-conclusion) réunit l'ensemble des instruments. Une "devise" en forme de cloche structure le mouvement en rondo, qui est interrompu par des cadences (vibraphone et marimba). On peut également considérer ce mouvement comme le développement des idées apparues dans l'ensemble.
Bertold Hummel
Tu seras peut-être heureux d'apprendre que j'ai utilisé quelques suggestions de ton système de polymétrie dans mon œuvre "Fresques 70" pour quatuor de percussions.
Bertold Hummel (dans une lettre à son ami musicien de jazz Marion Brown le 5.2.1971)
En mai 1981, Bertold Hummel a exprimé dans une lettre à son ami et chef d'orchestre Günther Wich qu'il pourrait également imaginer ses Fresques 70, op. 38 dans une interprétation chorégraphiée.