Fantaisie pour orgue (op. 25, 1963)
Introduction - Passacaille - Arioso
Orgel solo
Durée: 14 minutes
Titre : Fantasie für Orgel 1963 - Volume : 24 pages - Datation : 20 juin 63 Würzburg - Lieu de conservation : Bayerische Staatsbibliothek, München
N. Simrock Hamburg-London (Boosey & Hawkes) ISMN M-2211-1280-4
Une ambiance tout à fait fantastique, mi-visionnaire, mi-excitée domine. C'est dans ce fantastique que réside la force et la fascination de l'œuvre.
La composition, conçue avec virtuosité, a une forme tripartite. Hummel la qualifie d'"une de ses premières œuvres entièrement chromatiques", qui travaille avec la série des dodécaphones tout en voulant rester compréhensible.
Il en va autrement de l'œuvre centrale de la soirée, la Fantaisie pour orgue de Bertold Hummel. Cette pièce n'est pas seulement un enrichissement et un complément de la création allemande, voire internationale, pour l'orgue, mais aussi une nouvelle découverte. Le style de Hummel est indépendant. Même si sa fantaisie aurait pu bénéficier d'un orgue et d'un espace plus grands pour les effets sonores, cette église a permis de comprendre avec quelle logique et quel sens des relations motiviques et thématiques, avec quelle intelligence et quel sentiment des stimuli sonores et rythmiques Hummel élargit son art. Il ne s'agit en aucun cas d'esbroufe ou d'artifices techniques, mais de la performance intellectuelle et musicale d'un artiste qui non seulement maîtrise son métier jusque dans les moindres détails, mais qui est également à l'écoute, en tant que musicien pratiquant, de la voix intérieure, infaillible chez lui, qui lui dicte des inspirations sous la plume. La Fantaisie est divisée en Introduction - Passacaille et Arioso. Chacune de ces parties indépendantes se réfère à une cellule musicale à partir de laquelle l'œuvre d'art se développe de manière organique et homogène. La rationalité de Hummel est ici très admirable et étonnante. Ainsi, une cellule germinale se trouve dès la deuxième mesure de l'introduction dans la ligne de basse. Le thème de la passacaille en est issu, les variantes de la passacaille connaissent une augmentation de la dynamique et du mouvement, elles suivent tonalement le schéma du cercle des quintes. L'arioso se sert également dans le thème de la structure d'intervalles de la cellule germinale mentionnée. La polytonalité, le renversement, le cancer sont encore quelques-unes des caractéristiques qui rendent l'œuvre extrêmement attrayante, non seulement du point de vue de l'impression auditive, mais aussi de la méthode de composition.
Liste de littérature du Conseil allemand de la musique pour le concours "Jugend musiziert" : degré de difficulté 5/ très difficile (niveau supérieur)
La fantaisie doit être jouée sans césure. Les variations de la passacaille doivent également s'enchaîner sans délai.
Bertold Hummel
L'œuvre a été composée pour Dieter Weiss, qui l'a créée le 23 juillet 1963 dans la cathédrale de Fribourg/Br.
En deux grandes poussées croissantes, l'introduction débouche sur un tutti énorme qui cite dans la voix supérieure les six premières notes du thème de la passacaille(si - la# - fa# - la - sol# - mi).
La passacaille commence la première intervention de son thème, qui comprend les douze notes, sur le mi bémol (au pédalier), alors qu'une voix résonne aussitôt au manuel. La deuxième variation (manuelle) est jouée avec le registre de la flûte couplée 4' sur le Brustwerk. La troisième variation place le thème à la pédale sur le ré bémol, la voix opposée résonne sur la cymbale. La 4e variation fortement rythmée (thème sur ges) fait la transition avec la 5e variation plus mouvementée, dans laquelle la pédale insère entre les notes du thème tenues plus longtemps des figures mouvementées sur un rythme ternaire. La 6e variation pousse en valeurs de notes rapides vers le grand point culminant de l'œuvre, qui est atteint avec des accords calmes et sonores basés sur la double pédale (à intervalles de décimales). La dégradation rapide du son tutti se termine par un accord de huit notes pianissimo (SW).
C'est là que s'élève l'arioso si particulièrement mélodieux, un mouvement entièrement à trois voix (main gauche hautbois 8' + trémolo en SW). Les deux voix supérieures - sur deux claviers - utilisent à nouveau le matériau thématique du thème de la passacaille - sur le quasi "piccicato" de la basse de pédale. L'œuvre s'éteint dans un calme merveilleux avec le même registre que celui avec lequel elle a commencé (BW Gedackt 8').
Dieter Weiss