Trio à cordes en mi (op. 1b, 1948)
I. vif, ému, II. lent, fluide, III. final, vif
Violine, alto et violoncelle
Durée: 10 minutes
Marianne Schmidt | Edith Klein | Bertold Hummel
Titre : Trio à cordes en mi (1948) - Volume : 15 pages - Date : - Lieu de conservation : -
Schott Music ED 20293 / ISMN : M-001-14998-3
Première édition : J. Schuberth & Co., Eisenach 1995
Le jeune Bertold Hummel, dont le trio à cordes en mi en trois mouvements, créé ce soir-là, est plus qu'une démonstration de talent, est connu pour ses talents de compositeur. Même si l'élève de Genzmer ne renie pas l'influence de Hindemith dans certains détails, il est parvenu, par une véritable impulsion, à créer quelque chose de propre, par exemple dans le soutien sonore affûté de la grande cantilène de violoncelle du mouvement central lent ou dans la rythmique concise du mouvement final. Le compositeur, en tant qu'interprète plein de tempérament au pupitre de violoncelle avec Marianne Schmidt (violon) et Edith Klein (alto), a remporté un succès chaleureux et décisif pour cette pièce magnifiquement musicale.
Le trio à cordes en mi de Bertold Hummel a révélé un musicien qui sait mener avec les instruments une conversation musicale nourrie d'une véritable flamme spirituelle, et une composition aux bases artisanales solides et aux intensités de tension fortes, parfois un peu abrupte dans le propos, en tout cas totalement non conventionnelle et exempte de tout effet de manche.
Hanns Reich
Fritz Werner
"...un poème doit donner la force de vivre".
Souvenir de Rainer Maria Gerhardt
"groupe des fragments cercle fribourgeois 1ère manifestation poésie musique peinture vendredi 24.2.1950 20h. université auditoire 5". Une affiche frappante, 60 X 25 , du noir appliqué sur du papier d'emballage, l'écriture brune laissée en place. Une image inhabituelle de l'amphithéâtre avec ses quelque 60 visiteurs, des jeunes pour la plupart. Sur les murs, de puissantes gravures sur bois d'Erwin Steitz et Helmut Bischoff. A côté, des monotypes intéressants de Waldemar Epple. Insolite également, le "poème" de 22 minutes de Claus Bremer. Puis les poètes, les peintres-poètes, ont fait leur apparition, des traductions de ces mêmes poètes, de Perse et de Pound ont été lues, le trio à cordes en mi de Bertold Hummel, élève très doué de Genzmer, a retenti. Et le chef de ce groupe, Rainer Maria Gerhardt, a également lu sa propre poésie. Je ne sais pas ce qu'il a lu. Au programme, il y a La Grande Muraille. Je me souviens seulement que sa langue était électrisante, que c'était un ton totalement nouveau, une absence d'usage des mots qui bouleversait. Le premier saut dans le public était fait. Il est difficile de faire revivre cette époque plus de 40 ans après et ce que j'ai à dire à ce sujet ne peut être qu'une confession personnelle à un jeune poète qui a été pour moi le début d'une nouvelle conscience poétique.
Allmende 32/33, Elster Verlag Baden-Baden, 12e année 1992.
Einzelinstrument Instrumentalwerk Kammermusik für mehr als zwei Instrumente Opus-Werkverzeichnis Streicher Viola Violine Violoncello
En fouillant dans les œuvres inédites des grands compositeurs, on découvre bien des "péchés de jeunesse" - à condition que les compositeurs n'aient pas soigneusement détruit tout ce qui ne leur semblait pas digne de se voir attribuer un numéro d'opus. Ce n'est pas le cas de Bertold Hummel qui, dans les années quatre-vingt-dix, a autorisé la publication d'un manuscrit qu'il avait rédigé à vingt-deux ans et qui témoigne de sa maîtrise précoce. Avec le trio à cordes op. 1b de 1948, Hummel se présente comme un musicien de chambre expérimenté qui sait faire preuve d'élan musical. Si l'on passe en revue l'histoire de la musique des années d'après-guerre, on constate que de nombreuses œuvres sont "travaillées" avec un sérieux et une solidité remarquables. On pense alors involontairement à la mentalité de reconstruction de ces années-là. Mais ici, le jeune compositeur, revenu d'une courte captivité, s'en affranchit : le violon entonne avec élan un thème en la périodique, entrecoupé de changements de mesure, qui sert de matériau à un mouvement de sonate portant la signature d'un calculateur enjoué. Le final en forme de toccata, avec des structures polymétriques, se situe tout près de Stravinsky et de Blacher.
Klaus Hinrich Stahmer (in : Die Kammermusik als persönliches Bekenntnis", Tutzing 1998)